Alekseï à 17ans. C'est un sang pur. Un Gregorovitch, cadet de la dynastie, un sorcier bien entendu. C'est un jeune homme anglais marginal. Brillant à l'école, mais marginal. Misanthrope, qui paraît toujours à l'écart, dans sa bulle et lance des regards qui font froids dans le dos au premier qui ose trop s'approcher de son espace vital. Quelqu'un qui ne parle pas, qui peut vous balancer d'insultes haineuses et de phrases méprisantes en un seul regard. Quelqu'un de mystérieux, dont personne ne sait absolument rien, si ce n'est la réputation qui traîne derrière son nom de famille. Probablement un des plus disciplinés Serpantard, celui que chaque maison aurait rêvé d'avoir. Quelqu'un dont les professeurs ne se sont jamais plaints, de par son attitude irréprochable et suffisante, et ses notes brillantes. Quelqu'un qui intriguait cependant chacun des élèves de Hogwarts, mais que finalement, personne n'a osé approcher, même les plus lourdingues qui veulent se donner un genre, étant donné l'aura charismatique et sombre du jeune homme, ou du moins mystérieuse. Quelqu'un qui ne participait jamais en classe, mais dont les rares interventions demandées par les professeurs étaient claires, nettes, précises et synthétiques, à en faire clouer le bec du professeur. Alekseï fut donc élevé par son père, qui était assez absent et lui laissait une grande part d'autonomie, étant donné que Alekseï ne lui avait jamais causé le moindre souci depuis la mort de sa mère, comme s'il avait soudainement grandi de dix ans suite à cette tragique perte lors de ses 15ans. Sa mère, qui représentait la seule personne pour laquelle Alekseï avait une sympathie et attachement profond, lui confiant même parfois des choses, lui qui était d'habitude d'un silence de glace. Sa perte, bien qu'il resta à l'enterrement, dans son discours pleine de poésie et de charme d'une placidité déconcertante, l'a beaucoup affecté. Il avait perdu le seul être auquel il tenait et qu'il considérait important, digne d'être aimé. A Hogwarts, il n'avait pas d'amis car ils les trouvaient tout simplement tous aussi stupides les uns que les autres. Tous ces élèves aussi idiots les uns que les autres qui vont droit à l'abattoir avec leurs connaissances vagues, mais qui se croient pourtant intelligents. Toutes ces filles sottes qui avaient l'odeur des cheeseburgers américains, ses professeurs qui avaient tous l'air sous substances illicites, cette culture si basse, ces sous-vêtements en apparence qui étaient si vulgaires, toutes cette fille qui s'extasiaient devant le premier jeune homme a la coupe au bol, tout ceci avait toujours été trop aberrant pour lui. Alekseï était le genre de jeune homme tout simplement avide de connaissances, qui pouvaient passer ses longues soirées de pluie anglaises en hiver à dévorer des livres de magies, philosophie, astronomie, mathématiques, sciences et potions, botaniques, biologie, histoire.. tout y passait avec lui. Mais ce sont finalement cette haine pour cette société qu'il devait côtoyer au quotidien, tous ces gens insignifiants dont il croisait la route et avec lesquels il était parfois dans le devoir de converser, et les grandes encyclopédies de l'anatomie humaine qui lui donnèrent le goût et la passion de la médecine, mais surtout du cerveau humain. Le cerveau humain, ce bel objet qui le passionnait tant. Alekseï pensait ainsi finir sa scolarité paisiblement avant de voyager grâce à l'argent qu'il aurait reçu pour sa majorité, mais le destin décidait d'en jouer autrement en ce jour particulier.

« He le polak, j'me fais chier, fais moi rigoler, ah non c'est vrai, tu parles pas. TOI. PAS PARLER. TOI = SILENCE. » dit un sale serpentard devait bien s'emmerder dans les dortoirs. Alekseï levait à peine le regard, sa remarque ne lui faisant strictement ni chaud ni froid. Un idiot parmi tant d'autres. « J'te parle l'autiste, c'est parce que t'es un crâne d'oeuf que tu dois pas me regarder quand j'te parle. » Alekseï levait alors machinalement la tête, le regard froid et méprisant vers le jeune homme en simple caleçon qui faisait le coq autour de ses camarades au rire imbéciles et ignorants. « Einstein disait : Il n'y a que l'univers et la bêtise humaine qui est infini, mais jusqu'ici, je n'ai pas eu de preuves concernant l'univers. » finit par répondre Alekseï d'un ton parfaitement calme et placide avant de se remettre à sa lecture. Le jeune juvénile le poussait alors de sa chaise, blessé dans sa fierté ou agacé qu'il ne soit plus la star du petit spectacle qui l'avait installé. Alekseï était alors dans sa huitième année, et lorsque le professeur principal arrivait pour faire l'habituel inspection des chambres avant le coucher, Alekseï fut prise d'un désir violent de vengeance et d'assouvissement de sa supériorité intellectuelle. Fixant le jeune homme droit dans les yeux, il serrait ses mâchoires avant de manipuler pour la première fois sans vraiment le vouloir l'esprit du jeune homme. Lorsque le surveillant arrivait l'air intrigué dans le dortoir face à tant de chahut, il put donc ainsi voir notre jeune brute en herbe clamer haut et fort : « Je voue une passion sans égale aux chèvres. Je suis un être atteint de crises de zoophilies aigües qui ne peut contrôler mes parties génitales en présence de jeunes chevrettes. » La salle retenait son souffle face à Alekseï qui échappait un sourire sadique, peu réellement conscient de ce qu'il venait d'enclencher en lui. « Je crois que tu n'est pas seulement zoophile McGil .. n'est - ce pas ? » Reprenant son petit manège par le même mécanisme, ivre de plaisir et hilare, McGil continuait alors : « OUI OUI C'est vrai j'aime aussi les vieilles femmes âgées que je prends plaisir à forniquer après leur mort, je suis un nécrophile refoulé. » La jeune brute devenait alors rouge de honte alors que Alekseï observait le professeur, sans l'once de remord et un sourire au coin amusé. Alekseï. Septième année. La dernière année. Et alors que la dernière chose qu'il souhaitait c'était se faire remarquer, on lui détecta à la suite de cette altercation la particularité de la Legilimens. Le pouvoir de contrôler les esprits des personnes et y incruster des souvenirs, émotions, penser, tout comme en retirer. Lui qui était passionné du cerveau humain fut au départ ravi de cette nouvelle. Cependant, la rumeur se répandit comme une traînée de poudre et son père, cet être bienveillant revint plus que jamais par la suite dans sa vie personnelle et scolaire, le traitant durement, lui qui l'avait toujours laissé libre auparavant. Désormais, le patriarche Gregorovitch a donné les clés de la boutique de baguettes à Alekseï, fier de l'éducation conservatrice et drastique qui l'a donné à son aîné à sa sortie de Poudlard en développant son don pour qu'il devienne puissant et influent face à un Alekseï qui ne voulait qu'une seule chose : qu'on lui foute la paix. Face au génocide des nés-moldus et au contexte actuel, il n'est également pas rare de voir certaines familles de sang pur tenter d'enrôler dans leur rang Alekseï et son don si rare et dangereux, ce dernier ne sachant absolument quoi penser : les nés-moldus sont-ils réellement de la mauvaise vermine comme il avait pu l'observer dans sa vie quotidienne en se comportant comme des gueux et semant le cirque partout ou ils ramènent leur vermines, devrait-il faire confiance à ce père, ce chien qu'il n'a jamais réellement apprécié de fait mais pour lequel il éprouve néanmoins une affection génétique du fait de ces vieux souvenirs lorsqu'il était enfant, devrait-il combattre les nés-moldus ou au contraire les aider comme certaines familles? Alekseï a toujours été un être indécis en proie à des angoisses et un profond mal être, angoisses et mal être qui le ronge et le pousse toujours à repousser l'échéance d'un choix. Et si le choix c'était maintenant ?