La petite fille se terre sous son lit, une lueur de peur brille dans ses yeux sombres. Elle a peur, oh oui, très très peur, peur que l'on entende son cœur battre trop fort dans sa poitrine, peur d'être vue. Alors elle s'enfonce encore plus dans les ténèbres qui lui paraissent plus rassurantes que jamais, sous son lit. Elle sait qu'elle doit être forte, elle sait qu'elle ne doit pas crier ni faire aucun bruit sinon son père la punira ou lui rejettera un de ses regards qu'elle déteste tant. Elle ne veut pas le décevoir. Elle n'a pas le droit, elle le sait, et elle n'a pas envie d'avoir mal de nouveau. La fillette gémit en serrant son éléphant contre elle dans une recherche de réconfort que jamais elle n'avait eue. Une ombre se dessine, et peu après, une silhouette se découpe, elle voit quelqu'un s'approcher. Un homme puisqu'il a des grosses chaussures. Le plancher craque sous ses pas, il est plus près. Chaque pas le rapproche. Et puis elle le voit se pencher, tout doucement, vers le sol, vers son lit, et elle croise ses yeux. Deux yeux clairs. Et ses lèvres s'étirent, dévoilant des dents luisantes sous les rayons de la lune. Et elle hurle.
La jeune femme se réveille en sursaut, son cœur bat à toute allure. Pour se rassurer, elle touche légèrement sa bague, pendant au bout d'une longue chaîne en or, qui chauffe contre son cœur. Elle est heureuse en y pensant, en pensant à lui. Mais peu après, la tristesse reprend le dessus. Toujours ce même cauchemar, toujours ce même silence, toujours ce même homme. Et le sifflement du serpent. Parfois, Beryl croit que c'est elle qui siffle, n'est-elle pas une Fourchelang après tout? C'est héréditaire. Tout les Gaunt ont ce don. Sans exception. Cela ne lui a jamais servi à rien, sauf à obtenir de bonnes notes lorsqu'elle était à Poudlard. Fille du Ministre de la Magie, sang-pure, Serpentard et Fourchelang. Même en potion où elle était très médiocre le professeur, venant d'une famille de sang-pur lui mettait de bonnes notes. Quand au cour de magie noire, elle n'était pas la meilleure, non, elle était la plus puissante, la partie la plus obscure d'elle se réveillait alors, tout comme sa haine des nés-moldus qu'on lui avait appris à détester. Au final, elle n'avait été qu'une marionnette. Comme tout le monde à vrai dire. Puis soudainement elle sourit. Elle pense à lui. Elle l'aime. La journée pluvieuse qui s'annonce lui apparaît soudainement plus belle, plus ensoleillée. Beryl ignore quand elle le reverra, mais cela fait partie de leur relations. Unis malgré la distance. Elle se dit parfois qu'elle a de la chance de l'avoir trouver. C'est vrai, elle est une Gaunt, une sang-pure et lui un sang-mêlé. Ils ne devraient pas. C'est dangereux pour eux deux, surtout pour lui. Mais c'est lui qu'elle veut, uniquement, aucun autres. Elle sait également qu'un jour, la vérité éclatera. Tout finit par ressortir, un jour ou l'autre.

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