Les heures défilaient, goutte après goutte laissant pour seules traces de réalité, les filaments d’eau qui s’écoulaient le long des vitres du grand commerce de bouquin où quelques années auparavant elle était venu acheter ses premiers livres de première année. La vie n’était encore si terrible en cette époque et elle appréciait cette existence au sein de cette école de magie. Certains disaient qu’on ne choisissait pas ses parents et encore moins sa famille, ce vieux proverbe qui faisait tourner le monde demeurait pour cette sang-pur qui trahissait son patronyme, son ascendance par de multiples raisons possibles et peu louables. Ses ainés n’avaient pas eux un choix à faire, et devaient se plier au bon vouloir d’un paternel complètement fou à lier, dont la mentalité primaire était dirigée par la haine qu’il vouait aux nés moldus ou encore les traitres à leur propre sang. Sans le savoir, il haïssait ses deux filles, ses jumelles que tout opposés mais qui finalement se retrouvaient dans le même camp, celui de la justice et de l’espoir que représentait l’Ordre du Phoenix. Se dressant sur la pointe des pieds pour attraper un énorme livre aux nombreux parchemin quelque peu démembré par les péripéties de l’histoire, la jeune Black ne fut pas surpris de comprendre pourquoi ce livre avait été longtemps négligé. Il renfermait tout un tas de sœur important et peu évoqué dans les manuels scolaires et divers qu’elle avait pu lire de toute part jusque là. Bien que debout, elle parcourut soigneusement bien que rapidement les pages tout en marchant vers le comptoir où se dressait les archivages des divers livres achetés récemment mais aussi antérieurement. Ce manuscrit à la couverture à moitié brulé ne pouvait pas se trouver ici par un pur hasard, ce qui l’amena à penser qu’une certaine personne n’était pas inconnu à sa présence ici. Clare referma brusquement le livre et le rangea directement dans son sac avec prudence pour en pas éveiller les soupçons de ses collègues. Ces derniers étaient encore aux nombres de deux en cette fin de soirée et très sincèrement elle espérait ne pas faire la fermeture afin de pouvoir élucider le mystère que dégageait ce livre. La brunette aux reflets de cuivre était plutôt douée pour dénicher les conclusions et les énigmes au sein des livres, cela ne relevait rien d’impossible pour elle, mais elle ne pouvait cependant pas l’emmener à son logement trop d’exposition à la découverte. Secouant sa tête d’un mouvement négatif comme balayer ses pensées de son esprit, elle reporta son attention sur les petites fiches qui renfermaient les archivages des différents livres présent au sein du commerce. Après plusieurs minutes de vérifications mais également de recherche la conclusion de sa découverte se fit d’elle-même : ce manuscrit avait été déposé là pour qu’on le trouve, après tout elle l’avait peut être trouvé par un hasard étrange. Mais une phrase de Sirius lui revint en tête « Rien n’arrive jamais par hasard ma belle. ». Elle grima ça légèrement en pensant à son meilleur ami, qui toujours en cavale ne faisait que des irruptions brèves mais concises dans son existence. « Mademoiselle Black, il se fait tard vous devriez rentrer chez vous avant que la pluie ne tombe d’avantage … ». Lui avait dit son patron d’une voix soucieuse et prévenante. Au moins lui non plus ne la percevait pas comme un bourreau ce qui quelque part était agréable chez ce vieil homme. Derechef, la sorcière hocha la tête pris ses affaires avant de quitter les lieux.

Transplaner n’était pas une des activités qu’elle préférait mais pour être très honnête il fallait avoué que c’était bien plus pratique. Son père ne cessait de lui reprocher son manque d’activité au sein de la communauté sorcière, mais le pauvre s’il savait toutes activités il demanderait à ce que sa fille subisse sans le moindre remord le châtiment endoloris avant de la laisser périr. Les liens du sang n’étaient plus ce qu’ils étaient et lorsqu’elle songeait à Bryson, elle se disait qu’il fallait agir. Recouvrant sa chevelure brune d’une capuche pour éviter de se mouiller davantage sous cette petite pluie fine et peu embêtante, Clawrence pris la direction de la capitale britannique afin de faire un détour par l’Etincelle de la Sorcière où elle pourrait étudier un peu cet ouvrage qui attisait vraiment sa curiosité. Seulement plus elle avançait vers son lieu de point de chute plus elle pouvait entre les pas peu coordonnés de son suiveur. Elle glissa doucement sa main dans la poche intérieure de sa veste d’un bleu encre de chine, laissant ainsi courir ses doigts le long de sa baguette magique, la saisit avec soin et se retournant en soufflant d’une voix catégorique.  « Expelliarmus ! ». Son sort désarma bien rapidement son suivant qui fut légèrement surpris mais guère décontenancé. Malgré l’heure de la soirée déjà bien entamée, Clare pu en déduire qu’il s’agissait d’un homme expérimenté et non un débutant de premier ordre. L’inconnu s’avança sous la lumière du réverbère et à la vision de ce dernier, la sang- pur ne put réprimer un rictus de sourire amusé et ironique. « Professeur Finnigan ?! ». Déclara-t-elle en souriant un peu plus avant de froncé les sourcils d’un air interrogateur. Elle le connaissait plutôt bien après tout il avait été son professeur durant plusieurs années à Poudlard mais il était aussi le frère ainé de Sirius. En pensant y pensant avec plus de recul, ce dernier avait peut être un rapport avec ce fichu bouquin.

Je me réveille de mauvaise humeur, bon d'accord, comme tous les matins, j'ai énormément de mal à émergé et je m'ennuie déjà. Je regroupe des carnets, passe chez Fleury & Bott, m'achète un manuscrit historique et décide de me poser à la terrasse d'un café situé en face de la petite boutique. Je commande un café noir et des cookies, sort un carnet, un stylo, ajuste mes lunettes sur le bord de mon nez, me passe la main dans les cheveux, les ébouriffants encore plus que ce qu'ils le sont habituellement. Je prends un stylo et ouvre l'ouvrage que je viens de récupérer. Comment transformer des bouquins barbants en cours intéressants, c'est ma spécialité, mon petit truc à moi. J'ai toujours pensé que c'était quelque chose que je tenais de ma mère, moldue, une femme bonne et intelligente. Elle était enseignante et tous ses élèves l'adoraient. Elle m'avait passé le gêne du savoir très tôt et mon génie n'avait fait qu'exacerber l'envie de partager toutes ces choses que je voyais, lisais, entendais. C'est toujours le cas, encore aujourd'hui... Le gérant à l'habitude de me voir ici, je pourrais y passer des heures, j'observe les autres, j'écoute, je travaille. C'est un peu une seconde maison, si on peut appeler cela ainsi. J'ai le projet d'écrire une biographie précise de Godric Gryffondor, je sais pertinemment que j'aurais des problèmes si je le fais, que mon bouquin ne passerait pas la censure, mais pour le moment, ce qui m'ennuie le plus est que je ne trouve pas assez de documentation sur cet homme juste qui avait une vision de l'enseignement proche de la mienne. A croire que Salazar a détruit la majorité des preuves de l'existence de ce courageux homme ! « Professeur ? » Tiré de mes rêveries et du livre que je parcours, je lève la tête et salue une jeune étudiante de quatrième année. Je repose ma tasse de café, retire mes lunettes, je lui demande ce qui ne va pas.. Elle a besoin d'aide pour un sort, bien entendu, sinon pourquoi une sang-pure irait parler en public à un sang-mêlé ? Elle s'assoit à côté de moi et commence à poser ses questions. Je l'écoute tranquillement et décide de lui noter deux ou trois choses « Mais qu'est-ce que c'est ? » demande-t-elle visiblement très intriguée. Mais de quoi est-ce qu'elle me parle ? On ne t'a jamais apprise à te servir de tes mains chez les sang-purs ? Vous êtes trop précieux pour cela ? Je fronce les sourcils en cherchant de quoi elle parle puis je me rend compte de mon « affront ». Je réprime un petit rire et lui réponds avec un sourire en coin : « c'est un outil moldu, un stylo, comme une plume mais ne nécessitant pas un flacon d'encre... C'est très pratique, de nombreux magiciens en utilisent même s'ils ne l'avouent pas particulièrement, c'est plus pratique qu'une plume à papote par exemple. » Et voilà, on m'a lancé. Je pourrais parler des utilisations moldues chez les sorciers pendant très longtemps. Ils sont tellement faux-culs tous autant qu'ils sont c'est fou ! Elle me regarde incrédule, elle doit se dire que je suis complètement fou. En même temps, je suis déjà considéré comme fou alors je ne vois pas pourquoi je voudrais changer cette opinion que les autres ont de moi. Je lui parle encore quelques instants puis décide d'aller voir un film chez les moldus.

Lorsque je sors de la salle, il pleur. Et merde, je n'ai rien pour me protéger de la flotte. Je ronchonne, comme souvent. Je transplane un peu plus loin et j'aperçois celle que je dois protéger contre vents et marées... Je me décide de la suivre discrètement. J'ai été discret que très rarement dans ma vie, et ça a commencé il y a cinq ans, lorsque j'ai abattu ce salopard de sang-pur, puis après lors de mon entrée dans l'ordre... Je marche, d'un coup de baguette, je protège le bas de mon pantalon de l'humidité... La pluie, quelle horreur ! Je déteste la pluie, les trois quarts de mes ennuis se sont déroulés un jour de pluie. Il faut dire que je suis totalement incapable de mettre un pied devant l'autre sans glisser ou me faire remarquer dans une posture plus qu'étrange. Enfin, c'est malheureusement toute l'histoire de ma vie. Je marche dans Londres et tourne au coin d'une rue, suivant un capuchon bleu encre de chine. Une promesse est une promesse, n'est-ce pas ? J'avance prudemment mais avouons-le, je suis très distrait ce soir. Oh ce chat là-bas, il est ador- « Expelliarmus ! » Ma baguette vole un peu, je la rattrape, on ne me désarme pas aussi facilement. Quoiqu'il en soit, je suis surpris, j'avance prudemment sous la lumière du réverbère. La jeune femme que je pistais ne peut réprimer un rictus que je sens moqueur, ironique. Elle a bien raison. Se faire distraire pas un chat, quel niveau ! Bravo mon grand !« Professeur Finnigan ?! » Lance-t-elle en fronçant les sourcils d'un air interrogateur, « Mademoiselle Black ». Je la salue, mais je sais bien qu'elle veut me tirer les vers du nez... Qu'est-ce que je fais dehors ? Etc.  Je me mordille la lèvre inférieure. C'est adulte comme comportement n'est-ce pas ? Mais après tout, c'est un tic qui ne l'a jamais quitté depuis sa plus tendre enfance. « Alors, dites moi, que faites-vous sous cette pluie ? » Oui, bon, je sais que retourner la situation est assez puéril, mais que voulez-vous je vais pas lui annoncer de but en blanc que je dois la surveiller et assurer sa protection, protection qu'elle semble en mesure d'avoir seule si l'on fait attention à son sort de désarmement. De même, je connais son niveau pour être dans la même équipe qu'elle dans l'Ordre et pour avoir été son professeur de métamorphose. Beaucoup m'ont répété qu'elle était une de mes élèves préférées... Je dois bien avouer que c'est un fait, en plus du fait qu'elle est la meilleure amie que mon petit frère...