« Qu'est ce que tu es belle ! » Dans le genre meringue aux épinards peut-être, de toute façon difficile de faire pire. Je pivotais encore une fois devant le grand miroir du hall du manoir Lestrange, qui avait inventé la tradition voulant que les jeunes mariées utilisent la robe de leurs grand-mères ? Un radin certainement. « Oui je sais. » Comme toujours mes lèvres bougeaient et des mensonges en sortaient. Un sourire les étiraient même en une parfaite demi-lune rosée. J'avais tous les droits car aujourd'hui était un jour spécial : celui de mon mariage. Je jetais un coup d'œil à ma demoiselle d'honneur une cousine que ma mère avait débusquée sur je ne sais quel arbre généalogique. Elle portait une réplique un peu plus minimaliste de ma robe blanches aux reflets verdâtres. On savait en tout cas ce qui ne se transmettait pas avec le sang : le bon goût. Un coup d'œil à l'horloge m'apprit qu'il me restait encore une heure à tuer avant de passer la bague au doigt au très charmant et très respectable Vespeeeeer Lestrange comme disait ma mère et je décidais donc de rentre visite à ce dernier. « Mais où est-ce que tu vas ? » Ah oui, la cousine. Je la chassais dans le couloir d'un geste de la main impérieux. « J'ai besoin de quelques minutes seule, tu comprends ? » J'avais prit le ton le plus larmoyant qui se trouvait dans mon répertoire et bientôt ma cousine - c'était quoi son nom déjà Jenna ? Lena ? Lea ? - me répondait par un clin d'œil complice et je la regardais disparaitre dans un tournant. Je comptais jusqu'à 20 avant d'emprunter le même chemin, mais je tournais avant la salle de réception pour les escaliers à moulures. Je n'ai pas eu de mal à trouver la chambre du marié, tous les manoirs de sang-purs étaient construit sur le même modèle. Je poussais discrètement la porte avant de m'immobiliser devant la scène apocalyptique qui se trouvait devant moi. Quelqu'un avait apparemment décidé de réduire tous les meubles de la pièce en petit bois. Cette personne se trouvait près de la fenêtre dos à moi et ses épaules saillantes tremblaient convulsivement sous son costume de cérémonie. « Vesper. » Mon fiancé se retourna vers moi et ne manifesta aucune réaction à la vue de la robe trois fois plus grande que moi. Il me fixa un instant de ses prunelles bleues et nous sommes restés un instant immobile, nous défiant du regard. « Alecto » Il avait prononcé mon nom comme on annonce la fin d'une bataille et pour cette fois je savais que j'avais gagné. J'avais dans la pièce pour m'asseoir sur le sol entre les débris d'une chaise et d'un miroir, je le fixais simplement. J'attendrais qu'il raconte.

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« Nous sommes ici présents pour célébrer l'union de deux puissantes familles et de deux êtres qui s'aiment... » Je fixais le mage devant moi réciter les vers qu'il prenait dans un petit livre relié de cuir noir et argenté. A mes côtés je sentais Vesper danser d'un pied sur l'autre, mais il allait beaucoup mieux qu'une heure plus tôt. Il m'avait tout raconté à propos d'Olivia, cette fille qu'il avait assassiné et torturé pendant des heures parce qu'elle avait voulu le laisser. Quand il avait terminé son récit une seule pensée m'avait traversé l'esprit Génial Aly tu vas épouser un psychopathe. Bon au moins il avait une belle gueule. Je n'avais pas vraiment eu le choix, le mariage ayant été conclut bien avant même que je sois en âge de savoir que les bébés ne naissent pas dans les choux. Pendant notre scolarité Vesper et moi n'avions pas été des plus proches, nous n'étions même pas de la même année. J'avais un peu l'impression de tout faire à l'envers, j'épouse le gars en premier, je me le tape ensuite et j'apprends à le connaitre pour finir. Je vais faire avec. Pas que l'histoire d'Olivia ne m'ait pas secoué, mais je n'avais pas vraiment peur, parce que moi j'étais partie pour ne jamais le quitter. Et il le savait.
« Miss Alecto Arabella Selwyn, consentez-vous à prendre pour époux Monsieur Vesper Evander Lestrange ici présent ? » Non « Oui. »

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« Tu sais ça va faire un an qu'on est marié demain. » Je me tenais bien calée dans mon fauteuil préféré, le dernier numéro de Sorcière Hebdo sur les genoux et je toisais Vesper qui se trouvait sur la banquette d'à côté. Soudain il frappa l'air de sa main comme si je venais de lui annoncer une bonne nouvelle. « Génial, je vais t'offrir un voyage sur une île déserte ! » J'arquais un sourcil, les mecs étaient vraiment des créatures incompréhensibles. « Ouaw, j'ai hâte de voir ce que tu feras pour nos deux ans l'année prochaine. » Selon le numéro de Sorcière Hebdo de septembre plus les années passaient plus le cadeau devait être gros. « Ben je viendrais te chercher. » Je commandais à mes joues de ne pas rougir. La soirée avait bien commencé et je fermais les yeux sur cette première pic, on venait tout juste de réparer les fenêtres. Je boudais donc (mon expression préférée) et continuait ma lecture en le laissant mariner dans un silence froid, il allait bien finir par s'ennuyer à un moment. En passant les pages mode je tombais sur un soutien-gorge en dentelles noires qui irait parfaitement sur moi. Les gènes de super-accro du dépenssage de gallions s'activait en moi et je présentais la page à Vesper. « Je veux que tu m'achètes ça. » Il jeta à peine un coup d'œil à la page avant de me répondre d'une voix ennuyée « Pourquoi ? T'as pas de seins ! » Oh et puis j'emmerde les vitres. Je rétorquais avec hargne. « Pourtant toi tu mets bien des slips ! » Soudain il se leva brusquement pour me piéger dans le fauteuil, ses deux bras occupant les deux accoudoirs. « Je vais te montrer pourquoi. » Et soudain ses lèvres étaient sur les miennes et ses mains partout sur ma peau. J'accrochais mes bras autour de son cou et mes jambes à sa taille alors qu'il nous faisait glisser sur le parquet du salon. Parce qu'au fond c'était ça qu'il y avait entre nous, la seule chose qui nous prenait pas la tête et qui nous connectait vraiment. Je me retrouvais bien trop vite à grogner sous ses caresses tandis qu'une chaleur dévastatrice envahissait tout mon corps. Je savais que ce que nous faisions allait laisser des traces, des bleus, des griffures et que rien n'allait s'arranger dans le futur. Sauf que le futur, je m'en fichais. C'était le présent que je voulais vivre et, dans le présent, j'étais dans les bras de Vesper. Diables que ces douces mains qui traçaient sur ma peau des chemins brulants qui me faisaient oublier qu'un jour j'avais vécu sans rêver de ces seules instants. Avec lui j'avais découvert qu'il était possible d'être accro à quelque chose qui peut faire mal. C'était jouer avec le feu ce que je faisais, mais avec lui j'espérais bien finir en cendres.