Le temps se suspend, l'air pulse doucement autour de moi : la renaissance, le renouveau, le printemps. Mes yeux s'accroche à sa silhouette que je devine sous sa robe de sorcière un peu trop ample, ses cheveux brille doucement sous le soleil naissant. Je tombe un peu amoureux de son corps chaque fois qu'elle croise ma route, ses traits délicats m'enchantes, ses sourires inexistants me font rêver. Romantique ignoré, peu de personne connaisse le lyrisme que recèle mon âme. La belle inconnue poursuit sa route, assis à la terrasse d'un bar sorcier, je me délecte de cette nouvelle journée qui commence : de cette nuit qui s'achève. Je grimace, en avalant une gorgée de jus de citrouille ; ma mère ne supporterait pas de me voir boire de l'alcool à cette heure matinal. Un sourire nait doucement sur mes lèvres, au fond, serais-je un jour un autre que le fils de ma mère ? Ma mère qui tremble chaque jour pour nous, qui sous les grands airs de ladie se ronge les ongles de savoir ses enfants acteurs de l'impardonnable. « Le monde sorcier se perd », chuchote-t-elle chaque matin devant la Gazette du Sorcier, en prenant connaissance des nouvelles à travers le pays. Je soupire, refoule mes souvenirs. Je ne veux revoir cette fillette dans mon esprit, son visage cendreux et la peur qui noyait ces prunelles, je ne veux pas penser à elle ni à tous les autres qui suivront. Je cherche avidement la divine créature qui enflamme mes sens, mes yeux la retrouve, s'accroche à elle désespérément : tout pour oublier, pour effacer, pour ignorer ce que je suis, ce que je fais ... Ou ce que je n'ai pas fais. Ne rien faire, c'est agir en soit ; cacher derrière mon masque d'indifférence, je renies mes envies, mes pensées. La superbe se retourne, ces prunelles croises les miennes, un instant, une seconde : délivre moi, que je meurs d'envie de lui dire, fait taire mes pensées, asservie moi de ton amour. Je ne bouge plus, suspendu à son ombre, je me vois déjà perdu en elle. Son corps chaud et sa bonté, je briserai sans doute son coeur sans m'en rendre compte, mais qu'importe. Chaque jour, elle passe devant le chemin de Traverse, la tête haute, une moue hautaine collée sur son beau visage. Méprisante, souveraine, divine créature de l'ombre. Elle s'arrête devant la banque, esquisse une délicate grimace, comparable sans doute à un sourire et pénètre dans Grignott. Elle est farouche, elle est dangereuse et je l'aurai, quoiqu'il m'en coute. Oui, ces sourires seront miens, folie possessive, je me jure que je l'aurai. Petite sorcière au regard de glace, à moi tu seras.

Plus temps s'écoule, plus il l'a rapproches de moi, oh la divine. Inutile de le nier, tu es à moi depuis trop longtemps pour pouvoir le nier. Elle redresse les épaules, et poursuit son chemin. Je souris malgré moi, son obstination prête à sourire, elle pense sans doute pouvoir échapper à notre union. Brusquement, je me redresse et abandonnant quelques galions sur la table et m'élance à sa poursuite. Mes doigts froids s'accrochent à son bras délicate, s'enroule autour de son muscle et l'oblige à me faire face. « L'ignorance devient lassante, Trésor » murmurai-je avec un sourire remplis de concupiscence. « Ne me touche pas espèce de salop », gronda-t-elle en se débattant contre ma poigne. Mon sourire s'accentue, se charge d'envie, notre petit jeu reprend. Elle cherchant à m'échapper, moi à la posséder. « Voyons Trésor, surveille ton langage, il serait malheureux que je doive te punir », soufflais-je à son oreille. « Va au diable, Theo ! »,me crache -t-elle au visage en éloignant prudement son corps du mien. Morgan, cette femme m'emportera vers les flammes. « Pas sans toi ! ». La belle enrage, s'enflamme. Sa fureur illumine son visage, la rendant plus belle encore si cela est possible. Mon coeur s'agite un peu, faible frisson, je réprime mon envie grandissante de glisser mes doigts dans ses cheveux et de prendre possession de sa bouche : cette bouche qui est mienne. Au lieu de quoi mes doigts s'égarent sur sa joue satiné, elle réprime un frisson, dégout ? envie ? Je l'ignore et m'en moque. Elle ne serai bientôt qu'un corps réchauffant mon lit, un beau visage souriant sur commande. « Tu meurs d'envie de te jeter sur moi n'est-ce pas ? » Elle ricane, colle son corps contre le mien et empoigne le col de ma robe sorcière, nos fronts se touchent presque, nos souffles se mêlent. Le désir pulse entre nous, la haine irradies de toute part. « Tu crèves d'envie de me faire l'amour Selwyn, n'inverse pas les rôles. », répond t-elle avec une assurance feinte. « Te baiser seulement, mon amour. T'aimer serait bien moins drôle ». Je dépose un baiser sur sa joue, rougie par l'humiliation et la fureur, avant de transplaner chez moi. Fiancée enragée, mission accomplis.