« Je ne te laisserais jamais tomber. », Combien de fois a-t-il répété ces mots à Jezabel, son épouse ? On ne saurait pas le dire, mais Leodagan est un mari tendre et aimant, très proche des personnes qu'il aime. C'est une née-moldue oui, et alors ? L'amour n'a pas de limite et de toutes manières, beaucoup trouvent déjà que son sang est impur, autant continuer dans la même voie non ? Sa mère elle-même est une moldue, alors il ne voit pas pourquoi il ferait partie de ces personnes qui discriminent sans même connaître l'autre. La peur de l'autre, voilà ce qui fait marcher la haine, mais il n'en a pas car il connaît les deux cultures sur le bout des doigts. Il est double et ça lui convient très bien, pourquoi chercher à être qu'une seule chose lorsque le monde nous offre tant de capacités ? Quoiqu'il en soit, ils se promènent tous deux, mains dans la main, dans une rue sorcière de Londres. Sa femme s'arrête quelques secondes pour lire un panneau portant la photo d'une enfant disparue. « Il faudrait y aller Jez » lui murmure-t-il. Il ne sait pas trop ce qu'il se passe mais il le sent, il sait que quelque chose ne va pas. Une mauvaise ambiance flotte autour d'eux mais il ne la voit pas, il la perçoit à peine. Ne la sentez-vous pas ? Elle rit une seconde, insouciante et se remet à la lecture du panneau « Imagine que l'on croise cet enfant » rétorque t-elle, « Il faut que nous soyons en mesure de la ramener à ses parents ! », il la prend dans ses bras et lui pose un baiser dans le cou. Après tout, peut-être est-il juste un petit peu trop paranoïaque... Peut-être que ces années à entendre dire que seuls les sang-purs pouvaient dominer lui sont montées à la tête. « Je t'aime. » Elle sourie et lui répond à son tour. Il est heureux mais toujours perturbé par cette impression, ce sentiment qui ne le quitte pas. Il est inquiet... Elle bougonne « Rentrons à la maison si ça peut te faire plaisir », effectivement, rien ne pourrait le rassurer plus. Il lui reprend la main et commence à marcher.

Un rire, il se retourne, la serrant contre lui « Ce n'est rien Leo, des gens qui s'amusent... » Mais ce rire ne fait pas amusement. « Tu es parano' mon amour » Peut-être bien, il s'était fait la réflexion un peu plus tôt... Mais ce sentiment de malaise le poursuit, il a l'impression que l'air est froid, que le danger se rapproche. « Tu n'as jamais été voyant à ce que je sache » un point pour la jolie blonde. Mais d'un autre côté, tout le monde peut avoir des pressentiments. « UNE NEE-MOLDUE », le couple se regarde   Transplanons ! » lance Uther, il ne veut pas se retrouver face à des sangs-pur probablement ivre. A posteriori il s'est souvent dit que ça avait été très lâche de sa part et s'en veut encore aujourd'hui. « Doloris ! » Le professeur entoure son épouse de ses bras, c'est lui qui subit le sort « LEO ! » Crie sa femme, entre deux cris de douleurs, il la supplie de rentrer à la maison sans se retourner, mais elle n'est pas assez rapide et très vite elle est prise par deux autres sorciers alors que l'homme, toujours au sol, reçoit les attaques répétés du sortilège de douleur. C'est une toute autre souffrance qui s'empare de lui lorsqu'il entend un jeune homme brune, la peau claire, la mine sombre murmurer « avada kedavra ». Pour Leodagan, c'est sa vie entière qui est terminée lorsqu'il entend ces mots. A peine défait de son sort, il se rue vers son corps inanimé pour la prendre dans les bras. Il est là, en plein milieu de la route, son épouse dans les bras, il pleure toute les larmes de son corps, il l'appelle, rien ne change, il la berce, serrée contre son corps. Il reste ainsi longtemps, il ne saurait le dire, des heures peut-être, jusqu'à ce que plusieurs personnes s'attroupent autour de lui, sorciers et moldus. « Lâche-la » dit une voix. Malgré le brouhaha qui les entoure, il la reconnaît, c'est la voix de son frère, de son petit frère. « Ils l'ont tuée Sirius... » murmure le professeur sans desserrer son étreinte. « Ils l'ont tuée... » Il continue de la bercer. Une moldue pleure dans les bras de son époux alors qu'elle ne les connaît pas, c'est juste la scène qu'elle trouve tragique et douloureuse, cet homme éperdu d'amour ayant perdu sa raison d'être, au sol, abattu. « Leo, s'il te plait, lâche-là... Ils doivent s'occuper d'elle, viens... » Son frère veut juste le faire rentrer à la maison et après un long moment, fini par y arriver.

Les jours qui suivent son pour l’aîné des Finnigan une véritable torture et petit à petit l'idée de la revanche s'installe en lui. Sa mémoire absolue lui remontre inlassablement la pire journée de sa vie mais également la nette image des agresseurs. Ses parents lui demandent de rester un peu à la maison, Lilas-Rose, sa mère ne veut pas qu'il se retrouve seul dans une grande maison vide. Elle le protège comme s'il avait à nouveau huit ans. Et lui-même avait l'impression d'être redevenu un enfant incapable de faire quoique ce soit. Un soir, il se décide à sortir. Après quelques instants, il pose sa tasse de café noir et commence à suivre un jeune homme, il tourne derrière Barjow & Burk à son tour. Il se fait discret derrière ce poivrot titubant et lui dérobe sa baguette. « Hey qu'est-ce que... Ohhh t'es le gars de la moldue hein... Oui, renies le sang sorcier mon gars... Tu ne le mérites pas... », un sourire mauvais s'affiche sur les lèvres fines de Leodagan. « Ok, je vais la faire à la moldue alors... » Il commence à lui asséner les cours, un à un, de plus en plus violents. L'autre tente de répliquer mais n'arrive qu'à lui ouvrir l'arcade sourcilière et lui casser le nez. C'est rien lorsque l'on est un sorcier. Mais il n'arrive pas à s'arrêter. Il l'entend murmurer l'avada kedavra qui a tué Jezabel. Il continue de le frapper alors qu'il est au sol. Enfin il reprend possession de ses moyens, il réprime un haut le cœur. Oh mon dieu, c'est lui qui a fait ça. Il regarde ses poings, un trop d'oxygène dans le cerveau lui donne le vertige. Il quitte la scène du crime, répare d'une formule les traces sur son corps, il fait également réapparaître ses empruntes et nettoie rapidement ses habits. Il se trouve d'ailleurs beaucoup trop calme.

Le lendemain la gazette du Sorcier parle d'un meurtre portant des caractéristiques moldues. L'homme sait que c'est lui qui a fait ça, sait qu'il a du sang sur les mains même si personne ne peut le retrouver. Il extrait le souvenir de sa tête et le met dans un flacon qu'il enferme dans un coffre magique. Il ne sait pas vraiment quoi faire, ses parents, principalement sa mère pense que cet assassinat lui rappelle la mort de sa femme mais il n'en est rien, c'est la manifestation de ce meurtre justement, c'est sa vengeance. La vengeance, l'arme des humiliés selon un auteur moldu. Il comprend enfin la haine que l'on peut ressentir, cet envie de meurtre. Il se sent étrangement puissant et il s'en veut. Après quelques jours, il retourne enseigner à Hogwarts, et décide de retourner dans sa petite vie, et fin juin, il rejoint l'Ordre du Phoenix.