C'était encore une journée bien pourrie et bien longue. Entre les attaques d'une sorcière en furie réceptionnée en urgence après avoir ingurgité une substance illicite et les mains baladeuses d'un client à L'étincelle de la Sorcière, Gwen était vannée. Elle n'en pouvait plus. Elle regrettait ce jour où elle a dû quitter sa famille pour leur prouver qu'elle n'était pas qu'une moins que rien aux yeux de ses parents et de son aîné. Elle se demandait si elle pouvait faire machine arrière et accepter de se laisser diriger sans un mot. Voire même à accepter qu'on lui choisisse un mari sans qu'elle ait quelque chose à réclamer. Cela faisait cinq ans qu'elle avait quitté son toit familiale. Cinq ans qu'elle poursuivait ses longues études d'infirmières. Cinq ans qu'elle cumulait les petits boulots. Il y a quelques temps, elle avait cru qu'elle aurait bientôt la belle vie ; elle avait obtenu son stage à Sainte-Mangouste et elle espérait avoir son premier boulot là-bas. Et comme son salaire de stagiaire n'était pas suffisant, elle avait trouvé un autre petit boulot qui était en lien avec sa passion ; la danse. En effet, elle était devenue danseuse chez L'étincelle de la Sorcière. Mais rien n'est plus aussi qu'elle avait espéré ; elle cumulait des surprises en tout genre à Ste-Mangouste avec ses nombreux cas et les tenues courtes et provocantes, ainsi que les clients pervers au bar où elle travaillait. Cette vie était dure selon elle. Mais elle savait qu'il y avait un prix à payer pour atteindre son objectif.

En rentrant chez elle, Gwen était passé dans une petite ruelle. Petite ruelle à laquelle elle avait croisé la route des rafleurs qui encerclèrent un sorcier dont le visage était caché par un sac en toile ; c'était un né-moldu. Ces rafles se poursuivaient de plus en plus et partout dans tout Londres. Dans chaque rue, chaque, elle croisait des rafleurs avec leur "prise", le soulevant comme s'ils avaient attrapé un gibier. Gwen n'en pensait rien de cela ; elle n'était pas révoltée, mais n'approuvait pas non plus leurs actions. Elle préférait rester neutre à tout ça. Elle prenait ceci comme un quotidien de tous les jours. Un sombre quotidien de tous les jours. Mais il lui arrivait parfois d'avoir de la peine pour ces né-moldus ; ils n'avaient pas, selon elle, cherché tous ces ennuis. Ils étaient victimes des brimades qu'on lui faisait et qui étaient la plupart du temps injustes. Mais Gwen ne disait jamais un mot sur cela. Et n'en pensait rien non plus.

Arrivée à l'immeuble où elle vivait, alors qu'elle s'apprêtait à ouvrir la porte d'entrée, un individu se jeta sur elle qu'elle en failli hurler de peur. « Pitié ! Aidez-moi ! » Quand elle se retourna, elle était face à un homme paniqué qui la tint par les bras, de peur que Gwen ne s'échappe. Qu'elle aide ? Il est bien gentil mais il veut que Gwen l'aide en quoi ? « Je ... » « S'il vous plaît ! J'ai besoin que vous me cachiez ! » Gwen n'eut plus besoin de réfléchir longtemps à la situation ; elle était face à un né-moldu qui demandait asile. il a dû probablement apercevoir des rafleurs pas loin et il cherche désespérément un asile. Que devait-elle faire ? Gwen était partagée entre le laisser à son sort ou l'aider en l'abritant. Mais elle était fatiguée et ne voulait pas avoir une surcharge en plus sur le dos. Roulant des yeux, elle se dégagea de son interlocuteur et tourna la clé dans la serrure. « Je suis navrée pour vous mais je ne peux pas faire grand choses ... » C'est le regard imploré du jeune homme qui l'arrêta. Pour lui, Gwen était son salut. Soufflant, la jeune femme ouvrit grand la porte pour inviter l'homme. Ensemble, ils montèrent 4 à 4 les escaliers jusqu'au studio de la jeune femme qui se trouvait au dernier étage. Arrivés à destination, après qu'elle eut fermé la porte, elle mit les choses au clair avec son invité. « Je vous héberge que pour quelques jours. Je veux que vous trouviez un moyen ou un autre abri pour vous enfuir loin d'ici. Pour tout le monde dans cet immeuble, vous êtes un lointain cousin qui cherche un travail à Londres, est-ce bien clair ? » Reconnaissant, inconnu agita la tête pour montrer qu'il avait bien saisi l'information. « Je suis Gwendolynn Rosier. Et vous ? » « Je m'appelle ... »

Actuellement, les deux colocataires vivent toujours dans le studio de Gwen.