Une journée de cours. Crevante. Une journée, une sale journée. Stephen marche, il fixe les recoins du château, les élèves semblent mornes, ils n'ont plus le sourire comme avant. Il n'est pas bien. Son sommeil s'agite, il se tourne, il rêve, il s'incarne en professeur de Potions. En tant que parfait serpentard, il adore les potions au point d'hésiter à en faire son pauvre métier. Il tourne encore, des larmes coulent.

La transition se fait, son subconscient le conduit à d'autres rêveries.

Il marche, il pense, il tourne au coin du couloir. Là, il voit, des baguettes qui tirent des sortilèges de la mort, des gens tombent, certains sont masqués, il voit des professeurs, des collègues qui meurent, qui laissent échapper un dernier cri avant de s'éteindre merveilleusement, les yeux sans illusion aucune, ils sont morts pour une cause dont beaucoup se fichaient. Des élèves courent, ils tirent aussi, les uns contre les autres, ils se batteront jusqu'à la mort.

Il gémit doucement. Jack regarde cela, incapable d'agir, sa baguette à la main, il reconnait là des visages et des figures, il voit ses élèves, ses camarades de l'Organisation et les résistants, des rebelles. Il ne tire cependant pas, il préfère fuir, il fuit Poudlard, il veut se mettre à l'abri. Ses ordres sont clairs, il ne doit absolument pas se montrer, il ne doit pas intervenir sauf si sa vie se voit menacée par une quelconque faction. Il pense à sa salle de Potions, massacrée à coup de sortilèges, les fioles détruites, les ingrédients de ses magnifiques compositions brûlées. Il décide de descendre aux cachots, on l'attaque, il tire à coup de baguette magique, il explose quelques adversaires dont il ne voit même pas le visage. Raiden de son deuxième prénom tient à sa vie, le professeur est encore jeune et ne souhaite pas mourir, pas maintenant, pas comme ça.

Il est au premier étage, des sortilèges volent encore. Mais qu'est-ce qu'ils ont, à vouloir sa peau ? Il n'a même pas pris part au combat. Il tire, il se loupe, une partie du château s'effondre, un couloir est abattu, il n'est pas sûr que cela soit sa faute. Jack court maintenant, il saute, il évite les gravats avec assurance. Il est dans le hall de marbre, ses pas claquent, résonnent dans ce magnifique endroit vide, ravagé. Les sabliers se dressent ici, fiers, beaux, ils sont les statuts intouchables, celles qui ne tomberont pas. Le professeur sait qu'ils resteront debout, dressés et fiers. Le professeur de Potions arrive devant l'entrée des cachots. Au moment où il pousse la lourde et massive porte, la porte d'en face s'ouvre, le concierge en sort, baguette à la main, et il tire sans faire de distinctions, le maitre des Potions s'abaisse et pétrifie l'autre homme. Désolé, mon vieux Il descend maintenant quatre marches par quatre marches. Il tire devant sur des hommes lancés à toute allure. Il arrive devant la salle de Potions, il va l'ouvrir, il pose la main sur la poignée, il souffle.

L'aube. Il est sorti de sa torpeur, il est en sueur, il est rouge, il a les larmes aux yeux. Il ne veut pas de l'Ordre du Phénix, le jeune qui s'imagine professeur de Potions ne le sera pas. Il se battra, battra pour le triomphe des sorciers. Il est décidé, lui qui changeait d'orientation régulièrement, lorsqu'il aura terminé son université, il s'engagera au service du beau, du somptueux Ministère de la Magie.