« Tu … tu n’es pas sérieux ? C’est ce que tu veux ? Vivre caché, passer ta vie à fuir ? » Plus il la regardait, moins Audran la reconnaissait. Ils s’étaient rencontrés sur les bancs de l’école, il avait tout de suite été fou d’elle. La première fois qu’il lui avait parlée, s’était après s’être battu avec un autre élève qui l’avait traité de traitre. Elle l’avait soigné puis était partie sans rien dire. Elle était une serpentard, venant d’une lignée de sang-pur respectée, elle n’était pas sensée s’attarder sur un garçon comme lui. Mais elle était différente des autres élèves, il l’avait tout de suite vue. « Viens avec moi. » Il lui avait toujours fait part de sa fascination pour les nés-moldus. Au départ elle ne l’avait pas compris, elle l’avait pris pour un fou. Sa famille, l’école, tout le monde lui avait répété depuis toujours que les nés-moldus n’étaient pas dignes de faire partie du monde magique, puis Audran lui avait prouvé le contraire. Il lui avait montré sa façon de voir le monde, un monde bien différent de sa famille, il lui avait parlé du monde moldus et de tout ce que les nés-moldus pouvaient leur apprendre. Il lui avait plusieurs fois parlé de l’Ordre du Pheonix, son envie de les rejoindre, il avait une confiance totale en elle. Mais alors que cela se concrétisait, elle semblait rebrousser chemin. Elle lui répondit dans un simple murmure « Il me tuerait. ». Audran savait pertinemment qu’elle avait raison. Son père. Un des fervents partisans de cette dictature des pur-sang. Il n’avait pas apprécié que sa fille unique fréquente un Weasley, surtout un Weasley comme Audran qui gérait une boutique de farce et attrapes magiques. Et pourtant, Audran ne comprenait pas sa réaction. Elle serait prête à suivre son père, plutôt que lui ? Alors que malgré tous les dangers, il l’aurait suivit elle. Elle avait peur, il le savait. Il lui répéta, une nouvelle fois, sur un ton presque suppliant « Viens avec moi. ». Plus les secondes passaient, plus ils semblaient s’éloigner l’un de l’autre, comme s’ils ne faisaient plus parti du même monde. Il voulait protéger les nés-moldus, sa famille voulait les voir disparaître. Il était gérant d’une petite boutique, elle avait une carrière brillante au ministère déjà toute tracée. « Audran … je ne peux pas. ». Et ce fut la dernière fois qu’il l’a vit, il rejoignit l’Ordre tandis qu’elle continuait sa carrière et sa vie au ministère.

Aujourd'hui, aucun des deux n'arrive à oublié l'autre, même si ils ne se sont pas vu depuis quelques années.