Les rues étaient humides et les caniveaux, puants. La pluie n’avait cessé de tomber toute la nuit, mais au petit matin, elle s’était arrêtée soudainement, laissant une brume légère enveloppait Diagon Alley, ainsi qu’un vent glacial prendre possession des lieux. Les sorciers ne se bousculaient pas pour être dehors en ce mardi matin. Quelques individus trainaient dans les ruelles. Un grand homme drapé d’une veste en cuire noire sortit d’une boutique où on vendait des chaudrons, une femme assez âgée accompagnée par une jeune fille portant l’uniforme de Hogwarts rentraient chez Fleury&Bott. Tout semblait calme, mais la tension était presque palpable. Les temps étaient sombres et tout ceci n’allait pas en s’arrangeant. Le ciel était gris, aucun rayon de soleil ne traversait l’épaisse couche de nuage et Méluzine aurait préféré ne pas sortir cette matinée-là où elle ne travaillait pas, elle aurait voulu continuer à se reposer au milieu de ses draps et à sirotter un thé citronné, mais elle n’avait pas le choix. Elle devait sillonnée l’allée des embrumes à huit-heures moins dix du matin pour trouver des ingrédients précis afin de réaliser des minutions de potions. La potion à faire en question ? De la goutte-de-mort vivant. Une potion très complexe, qui nécessitait une grande concentration et des ingrédients précis. Méluzine l’avait déjà réalisé, plus ou moins bien lors de sa dernière année à Hogwarts, mais désormais, tout était différent. Elle était une jeune recrue des forces de l’ordre du Phoenix et elle devait faire ses preuves. Sa première mission consistait à faire plusieurs rations de goutte-de-mort vivant et d’en garder en stock chez elle. Pour ce faire, Méluzine aurait besoin de certains produits qu’elle allait pouvoir se procurer uniquement à l’allée des embrumes. La jeune sorcière avait déjà deux des trois produits primordiaux pour faire la potion, à savoir, de l’armoise qu’elle devra mettre en infusion et une fève sopophorique. Il ne lui manquait que de la racine d'asphodèle, qu’elle ne pouvait trouver que dans une boutique. Barjow&berk. Cette boutique était lugubre et Méluzine n’y avait jamais mit les pieds. Elle possédait des stocks de racine d’asphodèle, mais elles étaient périmées et elle n’avait pas le temps d’en faire importer de Bulgarie, le lieu où la racine proliférait. La jeune Weasley aurait bien proposé à une de ses sœurs de venir ou à Zadig , mais ils étaient tous occupés et puis, elle n’aimait pas demander de l’aide. Par orgueil certainement et par gêne. Au fond, c’était une grande timide et elle n’appréciait pas d’être trop entourée, elle préférait la solitude. Seul Bryson avait réussi à pénétrer cette coquille, ainsi que Zadig et sa famille à laquelle elle tenait réellement.

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Méluzine Weasley entendait ses pas résonner sur les pavés de Diagon Alley. Elle accélérait le pas avant de se prendre dans les jambes, le dernier numéro de la Gazette, mouillée en partie. La jeune femme jura et regarda le périodique. Les gros titres parlaient de tout ça, de l'attentat de Hogwarts, de la traque des membres de l'ordre. Les médias étaient-ils influencés ? Certainement. Méluzine plia le journal et l’enfonça dans son sac. Elle détestait jeter les ordures. Une brise glaciale lui mordit le visage et elle ferma les yeux sous l’impact. Elle adorait le froid, mais pas comme ça. Heureusement, la jeune sorcière avait enfilé sa mythique veste turquoise qui tenait chaud, une écharpe en laine et des gants fins. De quoi tenir contre le froid, sauf au visage. Ses cheveux tombaient en une cascade rousse dans son dos, ondulant légèrement. Elle faisait vraiment tâche face au décor de l’allée des embrumes qui se dévoilait devant elle. En effet, Méluzine était arrivée à destination. L’allée était sinistre, froide et nonchalante. Un frisson parcourut la sorcière le long du dos, lui picotant la nuque. Elle ne pouvait plus reculer et puis, c’était l’affaire de cinq minutes à peine, non ? Méluzine prit une profonde inspiration avant de pénétrer dans ce coin peu rassurant. Elle était sur ses gardes et cacher dans sa grande manche, la sorcière tenait sa fine baguette. Les temps étaient sombres, il fallait mieux paraître trop parano, trop méfiant, que pas assez et perdre la vie sans avoir eu le temps de comprendre la situation. Méluzine fronça les sourcils quand une silhouette, cachée par un couvre-chef sombre la frôla. Elle sentit soudainement une main lui caressait les fesses. Quoi !? Elle écarquilla les yeux et essaya de croiser le regard de l’inconnu, mais elle ne vit qu’une cicatrice fendant son visage en deux avant de se rendre compte que c’était un pervers. Méluzine se retourna brusquement, pointant son instrument magique dans le néant. Il avait disparu. Elle marqua une pause. Avait-elle rêvé ? Non. Peut-être. Elle n’était certaine de rien. Tout autour d’elle tournait, elle posa sa main sur un mur glacial pour retrouver l’équilibre. Elle devait prendre le pourquoi elle était ici et filer rapidement ! Méluzine rangea sa baguette et se mit à courir vers la boutique.

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L’entête était visible de loin et la vitrine, peu accueillante. La grande vitre était brumeuse et sale, la peinte écaillée et de là où elle se tenait, Méluzine Weasley pouvait voir quelques objets ornés la boutique. Une main, une étrange main, ainsi que d’un anneau noir et un livre pour l’apprenti ténébreux. Parfait. Elle n’avait qu’à entrer, demander ce pourquoi elle était là et filer chez elle pour commencer l’infusion. La première étape dans la conception de sa potion. Après une once d’hésitation, Méluzine poussa la porte et une clochette sonna pour annoncer son arrivée. A l’intérieur, c’était encore pire que le devant de la boutique. L’air était étouffant, mais il faisait froid à la fois. La sorcière sentit le bout de son nez rougir au contact de la température, signe distinctif chez elle. De nombreux objets étaient exposés dans cette pièce, la plupart était inconnu aux yeux de miss Weasley qui se contenta d’attendre un vendeur pour demander le pourquoi de sa recherche. Elle tenait toujours sa baguette, sournoiserie cachée dans sa grande manche. Des bruits de pas s’approchaient. Enfin ! Quelqu’un allait venir, la servir, elle allait payer de quelques noises le tout et repartir en rentrant chez elle pour se servir un thé et oublier tout ceci. La porte de l’arrière boutique s’ouvrit et une silhouette se dessina. Sous ses yeux. Non. Méluzine se sentit faillir, déglutit lentement. L’homme qui se dressait devant elle, elle pourrait le jurer, c’était Bryson. Son Bryson. Non. C’était un autre Bryson. Son visage s’était durci, de ses yeux, rien n’émaner. Aucune expression, encore moins la joie de vivre. Méluzine était figée. Incapable de bouger, de respirer même. Que faire ? Rêvait-elle encore ? Comme quand elle avait pensé qu’elle avait eu une main aux fesses et qu’elle se demandait encore si c’était réel ou non ? « Bryson... C’est toi ? » question particulièrement stupide, mais si nécessaire. La jeune sorcière sentit son cœur s’emballer. Elle perdait le peu de repaire qu’elle avait acquis et accentua l’étreinte contre sa baguette. Que faire, que dire ? Une seule chose lui venait à l’esprit, en dehors des souvenirs qui traversaient la tête, était-ce son Bryson ? « C’est toi hein... ? Réel ou non réel ? » Deux choix se proposaient à elle. Sortir d’ici en courant, fuir aussi loin pour oublier ce songe qui semblait si vrai ou alors rester et affronter la dure réalité.