Citation :

“ But lately her face seems slowly sinking, wasting... ”
Bones & Grindelwald, deux âmes bien trop différentes...
(enfin si le dernier a une âme... )

Lysmée tapait de ses ongles son bureau avec agacement. Les minutes passaient un peu trop lentement à son gout. Elle passait sa main dans sa frange, elle buvait un thé au citron, rangeait ses dossiers une nouvelle fois... Tout était fini, et elle ne pouvait prendre sa fichue pause parce qu'elle devait attendre la sortie de sa mère du Magenmagot. Et c'était le genre de chose qui l'agaçait particulièrement parce que ça changeait tout son planning. Lorsqu'elle s'echappera prendre sa pause, son directeur de département aura fini sa réunion, il lui déposera de nouveaux dossiers à traiter, et elle devra tout boucler en vitesse. Ce n'était pas sa façon de travailler, non, bien au contraire.  Si elle avait prit sa pause maintenant, elle serait dans les temps.

L'aiguille se positionna enfin sur le bon chiffre, et la porte du bureau s'ouvrit à la volée. Un homme massif posa une masse de papier sur le bureau de la demoiselle : « Voilà Miss Bones, si vous pouviez me finir ça pour ce soir... » Elle hocha la tête, jurant mentalement contre ce fichu Magenmagot. « Il ne devrait pas avoir d'hiboux pour vous, ils viendront directement dans mon bureau, je souhaite être tranquille pour l'heure à venir. Merci Miss. » Lysmée avala sa salive avec difficulté : Il était, soit de mauvaise humeur, soit tracassé par le travail. Dans les deux cas ce n'était pas bon signe... « Je vais prendre ma pause, je reviens dans peu de temps, si vous me chercher, je serais près du Magenmagot... » L'homme la regarda d'un air hautain avant de sourire : « Souhaitez le bonjour à votre mère et votre père. Et faites vite. »

Lysmée longeait le couloir du département de la Justice Magique jusqu'à la salle de jugement. Elle n'avait aucune idée de quelle sorte de procès se déroulait au moment même, depuis le temps qu'elle n'avait pas parlé boulot avec sa mère. Un bruit de porte, et soudain, une vague de personne sortit de la salle. Bousculée de toute part, la demoiselle se dit qu'elle detestait les heures de points, surtout près du Magenmagot.

Elle avançait doucement, frôlant pratiquement le mur tout en cherchant sa mère ou son père, en vain pour le moment. Puis, elle fut brusquement arrêté par un corps plus massif que le sien, son nez avait brutalement percuté la cage thoracique. Elle frota son nez en marmonant avant de s'excuser en levant les yeux : « Je suis... » Non. Pourquoi fallait-elle qu'elle percute Jack Grindelwald ? C'était un juge du Magenmagot, comme ses parents, mais ils ne partageaient pas DU tout, les même idées... La brune n'avait plus du tout envie de s'excuser, mais elle le fit quand même. Pas la peine de se mettre mal avec ce type, il n'en valait pas la peine... « Désolée. Monsieur Grindelwald. » Elle le salua en baissant la tête avant de chercher à s’échapper. Mais lui n'en avait pas décidé ainsi... Foutu journée !

Horrible, affreux. Depuis trois heures, un procès particulièrement complexe se jouait sous les yeux médusés du fils ainé des Grindelwald. Il n'en pouvait plus de voir que des sorciers en venaient à cacher des Nés-Moldus chez eux. Heureusement, le Mangenmagot n'était pas dupe, et les services de la Justice Magique avaient été de très bons éléments, une très bonne équipe d'aurors avait menée une enquête sur la famille suspecte et cela s'était révélé être bien mieux que les délires engendrés par une imagination débordante. Alors qu'on pensait faire un procès à ces gens pour être venu en aide à des Nés-Moldus, on s'était aperçu qu'ils en avaient caché quatre chez eux, dans une cave.
Le Mangenmagot, sous la direction ultime d'un sorcier qui faisait une ombre folle à sa propre même, s'était alors mis en réunion pour décider des suites à donner à cette affaire, et sous le poids de la majorité, un procès commun à tous les individus avait été ouvert. En tant que conseiller principal, il était du rôle de Jack d'exprimer à la Cour les peines demandées, et bien entendu de mener l'accusation.

Dans ce genre de procès arbitraires où l'on connaissait le verdict avant l'ouverture des discussions juridiques, la procédure ne prenait que quelques minutes, mais le procès était toujours interrompu par les pleurs affreux des accusés. Pour un Grindelwald, rien n'était pire que le déshonneur, et pleurer, se mettre à genoux était aussi condamnable qu'un meurtre, ou pire... Aussi commandable qu'être un Né-Moldu. Autant vous dire, que pleurer parce qu'on était justement l'un des ennemis du Ministère de la Magie était un affront passible de la Peine Capitale. Le haut Juge fixait encore les accusés, puis, sans qu'on puisse crier gare, tapota trois fois avec son marteau, Jack se tourna alors vers l'homme, et comme l'assemblée des Juges vêtus de la sorte, resta suspendu aux lèvres de l'ennemi de sa maman chérie.

-Après délibération des Juges du Magenmagot, en la présence de vingt deux d'entre eux dont moi, les chefs d'accusation retenus contre Monsieur Westerfield, sorcier de sang pur, accusé d'avoir cacher des Nés-Moldus sont valides, et par la conséquente, il est condamné à la peine capitale. Cette dernière s’effectuera à la suite de deux mois de détention.

Des cris. Jack sursauta, il paniqua tellement qu'il bascula du banc où il était assis et se retrouva à terre, ses deux fesses écrasants la bonne petite vielle fripée du bas. Cette dernière poussa à son tour des cris, et Grindelwald s'excusa en éclatant d'un rire salace, presque pervers. Il se réinstalla à sa place, en murmurant un petit "Sorry Darling" à la Cour. Il attendit la suite des évènements qui promettaient d'être riche en couleurs.

- La famille Hartman, quant à elle, pour avoir volontairement caché son existence aux services du Ministère en charge du recensement des Voleurs de pouvoirs est condamné à la même peine. Elle sera effective deux semaines après le début de la détention.

Jack fit le premier à se lever et à applaudir de ses deux mains ridées et grasses. Il était fier de la sage décision que lui même et ses compères avaient prises en ce beau matin. Les condamnés furent rapidement évacués et après les bavardages habituels d'hypocrites qu'étaient chaque sorcier ici présent, ils se mirent en marche. Il sortit dans les premiers, et alors qu'il allait tourner au coin pour rentrer chez lui, on le bouscula avec force. Il vacilla mais ne tomba pas. Après tout, une fois, pas deux... Cependant, il reconnut ce visage, il reconnut cette voix insupportable, celle d'une fille dont les parents étaient des collègues, des collègues affreux, il savait que leurs opinions n'étaient pas claires. Il y avait gnome sous roche...

-Oh, miss Bones. Décidément, ne pas savoir où l'on met les pieds est un méchant gêne...

Il déclina à la jeune femme un sourire qui voulait en dire beaucoup, un sourire qui signifiait "vous portez la trace sale de vos parents". On haïssait souvent Jack pour son personnage, cette façon d'être blessant, sans cœur. La jeune fille allait partir. Mais non, il avait envie de jouer. Attrape moi si tu peux.

-Miss. Je n'ai pas vu votre maman adorée ce matin ? Elle était malade ? Elle a loupée le procès du siècle, ce pauvre sorcier qui avait hébergé une famille de sang sale... Un sang pur qui a décidé de se rebeller contre le système. Savez vous comment il finira ? En légume, et je serais là, le jour où son âme sera aspirée. La trahison, c'est moche, savez-vous ?